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Musiques Fictions La compagnie des spectres de Lydie Salvayre pour comédiens, voix, piano et dispositif électroacoustique (2021), 45mn; partition | article presse | Date : 2021 Durée : 45 mn Commande : Commande de l'IRCAM Centre Pompidou Effectif : pour comédiens, voix, piano et dispositif électroacoustique Avec : Lydie Salvayre texte (éditions du Seuil, 1997) Florence Baschet composition, commande de l’Ircam-Centre Pompidou Anne-Laure Liégeois adaptation Serge Lemouton réalisation informatique musicale Ircam Luca Bagnoli ingénierie sonore Avec les voix d’Anne Girouard, Annie Mercier, Olivier Dutilloy Musique enregistrée par Elise Chauvin (soprano) et Alphonse Cemin (piano) Création juin 2021 : Au Centre Pompidou, grande salle : Vendredi 25 juin à 17h / Samedi 26 juin à 14 h et 19h30 / Dimanche 27 juin à 11h30 Notice de Florence Baschet : Par l’invocation des spectres, Lydie Salvayre dresse un véritable huis clos, perçu tantôt comme un petit espace restreint, (le présent) tantôt comme un vaste espace béant, (le passé). Alors, s’annule comme par incantation la dialectique de l'ici et de l'ailleurs. Dans l’écrit de Salvayre, l’espace et le temps deviennent deux dimensions non circonscrites. Où cognent et rebondissent les voix des 3 personnages mises en scène par Anne Laure Liégeois qui se sert avec magie de tous les tons, violent ou tendre, glacial ou sensible, enjoué, drôle et amer, cru ou alambiqué. Elle construit ainsi et avec talent, la dramaturgie de l’énonciation qui est déjà pour moi musique du texte dit. L’écriture pour voix n’est-elle pas l’écriture de l’énonciation ? La voix chantée d’Elise Chauvin devra entremêler sa respiration, son souffle et les hauteurs de son chant dans l’oralité du texte dit, comme une transformation poétique du dire au chanter. Elle sera une présence chantée qui se joue dans les pièces de l’appartement en résonance poétique de l’impact des mots prononcés, en forme d’abstraction augmentée du récit qui est dit. Ainsi pourraient se rencontrer autrement langue et musique, se confronter et converger ensemble voix parlées et voix chantée. La voix chantée d’Elise entrelacée aux voix des comédiens, sera donc LE lien entre musique et littérature, parce qu’elle entraîne avec elle, en espace de résonance, la partie de piano interprétée par Alphonse Cemin et le dispositif électroacoustique conçu dans les studios de l’Ircam avec Serge Lemouton. En conclusion, je constate avec un réel plaisir que, si l’écrit de Salvayre convoque 3 femmes, cette nouvelle musique fiction réunit 3 femmes, Lydie, Anne Laure et moi-même. Florence Baschet Notice de Anne Laure Liégeois : ENTRER dans un trois pièces à Créteil (dès les premiers mots écrits), COMPRENDRE (très vite, si l'on rapproche le titre du roman des premières lignes) qu'il sera question de la douleur d'un vécu qui affronte le présent avec le poids du passé, RIRE (dès la fin de la première page), de l'absurdité d'une situation qui va dresser face à face un homme et deux femmes, 1 huissier et les 2 miséreuses qu'il vient "saisir". Tels sont les premiers uppercuts encaissés par l'adaptatrice d'une oeuvre de 200 pages, à la langue ciselée, à la construction parfaite, au propos politique puissant, chocs physiques qu'elle doit encaisser et résoudre en à peu près 21.000 signes ! Et le saisissement se poursuit. RENCONTRER l'incroyable, car folle de passion pour l'expression sonore, Florence Baschet et PERCEVOIR avec joie que la parole du livre n'aura plus la voix intime de sa tête (celle de l'adaptatrice, en l'occurrence la mienne), que vite des voix devront prendre corps et que cette matière composée par l'alchimie entre les mots de Lydie Salvayre, de sa langue littéraire si forte, et entre la rocaille d'Annie Mercier, la sifflante bouleversée d'Anne Girouard et la juvénile placide cynique d'Olivier Dutilloy, cette matière s'offrira à la violence passionnée de la compositrice. Aventure ! Le travail ce 25 novembre est en cours dans les laboratoires de l’IRCAM où Florence Baschet joue des notes et des voix ! Reste pour moi à vivre (encore longtemps) avec ceux qui, après avoir pris vie ont pris chairs, les spectres de Lydie Salvayre. Anne Laure Liégeois. |
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